La transition démographique et son impact sur la société de demain

La France vieillit, quelles répercussions sur l’économie et la société ? 

À l’image de l’Europe toute entière qui sera confrontée à d’importants changements démographiques dans les décennies à venir, la France et toutes les parties prenantes du marché des « seniors » doivent se préparer à cette mutation jamais vue depuis la seconde guerre mondiale.

La part des plus de 80 ans dans la population de l’UE devrait être multipliée par deux et demi entre 2021 et 2100, passant de 6,0 % à 14,6 %. Les personnes âgées de plus de 65 ans représenteront 31,3 % de la population de l’UE à la fin du siècle, contre actuellement 20,8 %.  En parallèle, la population âgée de 15 à 65 ans diminuera d’environ 10 points de pourcentage au cours de cette période.

La part de la population âgée de 65 ans et plus augmente dans tous les États membres de l’UE. Au cours de la dernière décennie, la hausse de cette tranche d’âge dans la population s’échelonne d’un peu plus de 5 points de pourcentage en Finlande et en Pologne, à 1,3 en Allemagne et 0,7 au Luxembourg. L’augmentation de la part relative des personnes âgées s’explique par l‘allongement de la durée de vie – une tendance qui se manifeste depuis plusieurs décennies, l’espérance de vie globale dans l’UE ayant augmenté au moins jusqu’en 2019. Cette évolution est souvent qualifiée de « vieillissement par le sommet » de la pyramide démographique.

Les faibles taux de fécondité enregistrés depuis de nombreuses années ont aussi contribué au vieillissement de la population. Dans l’UE, la moyenne se situait autour de 1,6 enfant par femme ces dernières années, alors que les démographes estiment qu’un taux de 2,1 enfants par femme est un minimum pour qu’une population se renouvelle et maintienne son effectif. La diminution des naissances entraînant une baisse de la proportion de jeunes dans la population, ce phénomène est souvent décrit comme un vieillissement « par le bas » de la pyramide des âges. 

À l’instar de nombreux pays européens, la France se trouve donc bien en pleine transition démographique. Les conséquences de cette transition sont multiples, notamment pour l’économie, la société et les politiques publiques. Ces changements démographiques sont à prendre en compte pour planifier l’avenir et anticiper les besoins de la population. 

SOMMAIRE

  1. Transition Démographique et vieillissement 
  2. Vieillissement démographique et conséquences 
  3. Le « poids » des Seniors dans la société 
  4. L’influence des seniors dans l’économie 

1.Transition Démographique et vieillissement 

Au 1er janvier 2070, si les tendances démographiques se maintiennent, la France compterait 68,1 millions d’habitants, soit 700 000 de plus qu’en 2021. Dans la situation dite « centrale », le risque de décès selon le sexe et l’âge diminuerait à un rythme similaire à celui des années 2010, le taux de fécondité se stabiliserait à 1,8 enfant par femme et le solde migratoire serait de 70 000 personnes de plus par an. 

D’ici à 2035, pour atteindre 69 millions d’habitants en raison d’un accroissement naturel positif s’ajoutant à l’excédent migratoire. Jusqu’en 2035, cette croissance équivaudrait à un taux de +0,2% par an, ce qui est bien inférieur à celui connu au cours des 50 dernières années (+0,5% en moyenne depuis 1970). Après 2035, les décès dépasseraient les naissances, et le solde naturel deviendrait alors négatif.

1. Certaines années, une composante d’ajustement est introduite pour assurer la cohérence entre, d’une part, la variation de la population de la France déduite des résultats de deux recensements et, d’autre part, les composantes de cette variation, le solde naturel et le solde migratoire, estimés. 

2. La variation de la population correspond à la somme du solde naturel et du solde migratoire. Lecture : du 1er janvier 2021 au 1er janvier 2035, selon le scénario central, la population augmenterait en moyenne de 116 000 personnes par an, soit + 0,17 % par an. 

Champ : France métropolitaine de 1970 à 1995, France hors Mayotte de 1995 à 2013, France à partir de 2014). Source : Insee estimations de population, statistiques de l’état civil et scénario central des projections de population 2021-2070.) 

Selon la prévision de base de l’INSEE, la population en 2070 serait presque égale à celle de 2021 (68,1 millions contre 67,4 millions) avec une structure par âge totalement différente. La quantité d’individus âgés de 75 ans ou plus augmenterait de 5,7 millions dans les années suivantes, tandis que les moins de 60 ans diminueraient d’un montant presque équivalent (-5,0 millions). Le groupe des 60-74 ans devrait toutefois rester stable. 

Pour la France, le processus de vieillissement de la population se traduira par une augmentation du nombre de seniors et une diminution de celui des enfants et des adultes de moins de 60 ans. L’expansion de la pointe supérieure de la pyramide des âges pourrait être attribuée à quelques facteurs : 

  • La hausse de l’espérance de vie 
  • La hausse de l’espérance de vie à venir, soit le nombre de personnes atteignant un âge avancé 
  • Les personnes qui atteindront l’âge de 75 ans ou plus en 2070 seront donc nées en 1995 ou avant, cette génération est plus nombreuse que celles de ces ainés en 2021 car nées avant 1946 et donc avant le baby-boom. 
  • Le nombre de personnes de 60 à 74 ans serait quant à lui similaire en 2021 et en 2070, car la hausse de l’espérance de vie compenserait l’écart de la pyramide des âges de ces générations. 

  • Enfin, le rétrécissement du milieu et de la base de la pyramide s’expliquerait par le remplacement des dernières générations du baby-boom nées avant 1975 et âgées de 46 à 59 ans au 1er janvier 2021 par les générations moins nombreuses nées dans les années 2010. 

En outre, les générations nées à partir de 2021 et qui auront 49 ans ou moins en 2070 seront moins nombreuses car, selon le scénario central, l’indice synthétique de fécondité sera de 1,8 enfant par femme, ce qui est généralement inférieur à son niveau passé. 

 

Note : âge de la population au 1er janvier ; données provisoires arrêtées à fin novembre 2022. Lecture : au 1ᵉʳ janvier 2023, la France compte 425 000 femmes de 65 ans et 381 000 hommes de 65 ans. Champ : France. 

Source : Insee, estimation de population.

En 2030, 20 millions de personnes seront âgées de plus de 60 ans – dont 17 millions le sont déjà aujourd’hui. Cette transition démographique soulève de nouvelles problématiques et constitue un véritable défi sociétal et un enjeu national pour la France. 

2.Vieillissement démographique et conséquences 

Le vieillissement de la population résulte de l’allongement de la durée de vie après 65 ans, révélateur d’une amélioration continue de la santé des Français au cours du siècle dernier grâce notamment aux progrès scientifiques et médicaux. Le vieillissement démographique implique de nombreux changements dans la société, et ce à tous les niveaux : 

Sur le plan des finances publiques : Le vieillissement de la population peut entraîner une augmentation des dépenses publiques pour les retraites, les soins de santé et les services sociaux, et une baisse des recettes fiscales dues à la baisse de l’emploi et à la baisse de la croissance économique. C’est d’ailleurs l’argument du gouvernement Borne qui souhaite mettre en place des politiques fiscales et budgétaires pour faire face à ces défis. En reculant notamment l’âge de départ à la retraite. 

Sur le plan de l’environnement : En raison de l’âge croissant de la population, la demande de terrains, d’installations et d’équipements publics est susceptible d’évoluer, et les réglementations environnementales devraient être modifiées pour répondre aux besoins des personnes âgées. 

Sur le plan culturel : Le vieillissement de la société peut entraîner une modification des activités culturelles et des attentes des gens. Cela peut également entraîner des ajustements des schémas culturels et des réglementations culturelles pour répondre aux besoins des personnes âgées. 

Sur le plan de l’habitat et du logement : c’est sans doute un des plus grands défis que vont devoir affronter les générations actuelles et futures. Comment réenvisager la politique de logement et l’aménagement de l’habitat à la lumière de ces constats ? Comment les pouvoirs publics et les propriétaires du parc immobilier français vont-ils répondre à ce vieillissement durable et constant de la population ? Comment faire face aux exigences que cela entraine ?

Les conséquences du vieillissement démographique sur le marché de l’immobilier 

Le vieillissement démographique a et aura un impact important sur l’immobilier, sous toutes ses formes. 

  • D’une part, le vieillissement de la population va entraîner une augmentation de la demande pour les logements adaptés aux besoins des personnes âgées, tels que les logements avec des installations de soutien à la vie autonome, des logements de plain-pied et des logements proches des services de santé et des transports. 
  • D’autre part, le vieillissement de la population peut également entraîner une hausse importante des ventes d’immeubles, car les personnes âgées seront de plus en plus amenées à se séparer de leur logement pour réduire leur charge financière, se rapprocher de leur famille ou rejoindre des maisons spécialisées (Ehpad, etc). 
  • Enfin, le vieillissement de la population peut avoir un impact sur les marchés locatifs, car les personnes âgées seront sans doute moins intéressées par les locations à long terme et se tourneront davantage vers des solutions d’hébergements à plus court ou moyen terme. 

L’enjeu pour les professionnels de l’immobilier, et les particuliers propriétaires, est de s’adapter à ces changements démographiques en augmentant considérablement l’offre de logements adaptés aux besoins des personnes âgées. 

Ces tendances lourdes du marché doivent être prises en compte pour orienter les stratégies d’investissement. Il en va de leur responsabilité d’être capables de proposer des logements accessibles et adaptés aux seniors, pour garantir leur bien-être et leur autonomie à long terme. De fait, anticiper le parcours immobilier des seniors est une nécessité, la sensibilisation des concernés et de leurs aidants passe par une réflexion sur la nécessaire accessibilité et adaptation des logements, en faisant de l’habitat à domicile une priorité. Les centres-villes sont à cet égard à observer en premier lieu. 

Les centres-villes et les enjeux du vieillissement de la population française 

Contrairement à une opinion fortement répandue, le vieillissement de la population ne concerne pas seulement les territoires ruraux et littoraux mais bien tous les territoires, ce qui en fait un enjeu national de cohésion des territoires entre eux. 

Simultanément, le concept de  » maintien à domicile «  est devenu une priorité des politiques publiques. En effet, bien qu’il corresponde au désir des personnes âgées de rester à leur domicile, il nécessite de reconsidérer à la fois l’ordonnancement des services individuels et les alternatives de logement pour les personnes âgées, qui sont souvent négligées dans les politiques actuelles. 

Autrement dit,  » le bien vieillir chez soi «  doit inclure aussi le logement et la diversité des espaces publics auxquels les seniors doivent pouvoir accéder facilement pour leur garantir une véritable autonomie et une plus grande liberté de mouvement chez eux, mais aussi à l’extérieur, dans leur quartier, leur ville. 

La place des seniors dans les centres-villes constitue un formidable levier autant pour les politiques de santé publique que d’aménagement du territoire. L’inclusion de toutes les populations d’une ville implique de considérer son centre comme un levier de croissance matérielles et sociales. 

3. Le « poids » des Seniors dans la société 

Les « seniors », représentent une catégorie mouvante pouvant être décrite comme une étape de la vie personnelle et professionnelle, celle de la transition entre emploi et retraite active, et aussi celle de l’implication dans d’autres activités bénévoles, sociales, familiales. 

Ces personnes, qui ont 60, 70 ou 80 ans, jouent un rôle majeur dans notre société. Sur le terrain politique, associatif et dans l’économie en général. Face aux évolutions démographiques mais aussi sociales et économiques que connaît notre société, la catégorie des seniors ne peut se borner à une définition unique : pour l’Organisation Mondiale de la Santé par exemple, dès 60 ans, les individus sont considérés comme des  » personnes âgées « . 

Dans l’administration, l’on se réfère à l’âge de 60 ans ou 65 ans pour le versement de certaines prestations sociales. Sur le marché du travail, plusieurs conventions collectives définissent les plus de 45 ans comme  » salariés expérimentés « .  

L’on voit bien qu’il est difficile pour les pouvoirs publics de donner un cadre précis, et bien souvent des réponses structurées, aux seniors. De part leur nombre croissant, leur engagement et leur pouvoir d’achat, ces derniers jouent pourtant un rôle déterminant sur la scène politique. 

Les Seniors et la Politique 

Les seniors sont d’une génération qui est habituée à exprimer ses opinions et ses préoccupations. Ce sont des citoyens actifs qui donnent leur avis, votent aux élections et participent à des manifestations et à des actions de lobbying. De par leur engagement politique, les seniors représentent la part de population la plus assidue pour témoigner de ses intentions de vote et pèsent de façon significative dans la balance lors des élections présidentielles, législatives, ou locales. 

Lecture : parmi les électeurs âgés de 18 à 24 ans, 52,5 % ont voté aux deux tours de l’élection présidentielle, 13,6 % ont voté seulement au premier tour, 8,7 % seulement au deuxième tour et 25,2 % n’ont voté à aucun des deux tours. Champ : France, inscrits sur les listes électorales en 2022 et résidant en France en 2020 (2021 pour Mayotte).  Source : Insee, enquête sur la participation électorale 2022. 

Les seniors et la sphère associative 

L’engagement associatif est surreprésenté par les seniors, tout le système associatif repose essentiellement sur leur soutien et donations. On estime qu’un senior sur trois est engagé dans une activité associative a minima une fois par mois. 

Les associations jouent un rôle important dans la vie des seniors en leur offrant des opportunités de socialisation, d’épanouissement personnel et de développement de leurs compétences. Les associations peuvent également contribuer à lutter contre l’isolement et la solitude des seniors, en leur offrant des activités, des rencontres et des échanges. 

L’unité de recherche sur le vieillissement (URV) et M. François Jeger, directeur des Statistiques de la prospective d’évaluation et de la Recherche de la CNAV, a publié une enquête centrée sur le rôle des retraités dans la vie associative. Il en ressort qu’un retraité sur cinq est bénévole et que 48 % des présidents d’associations sont des retraités. Ils sont 62 % dans les associations caritatives ou humanitaires, 46 % dans l’action sociale, 59 % dans les associations de défense des intérêts. Enfin, 40 % des présidents sont les fondateurs de leur association. Cependant un constat persiste à travers le renouvellement des dirigeants associatifs. 

En effet, selon le rapport Favennec de novembre 2015, plusieurs évolutions freinent le renouvellement des dirigeants associatifs. En premier lieu, le recul de l’âge de la retraite tend à limiter le remplacement de responsables bénévoles, notamment pour les associations sans salarié, qui sont majoritairement dirigées par des personnes retraitées. Par ailleurs, l’augmentation du nombre d’associations accroît cette tension sur les postes de dirigeants associatifs. Là encore, on assiste à ce que l’on nomme « effet de ciseaux ». 

La diminution du nombre de dirigeants bénévoles potentiels corrélés à l’augmentation du nombre d’associations limite ce même renouvellement des dirigeants, expliquant l’ancienneté parfois importante des dirigeants associatifs : dans 25 % des cas, les présidents d’associations occupent ces fonctions depuis plus de dix ans. 

En outre, le constat est plus profond et se justifie essentiellement par la structure même de ces organismes. La complexification de la gestion associative qui ne cesse de se rapprocher de celle d’une entreprise, alors même que les moyens humains et financiers sont totalement différents. 

La raison sociale des associations les amène à l’évaluation permanente de leur impact social sur les différentes actions menées, l’obligation de répondre à des appels à projets et une perception plus aiguë des risques juridiques encourus sous réserve de l’activité émise. 

Ainsi, 60 % des présidents d’association ont déjà envisagé de quitter leur fonction, notamment du fait de la charge très lourde représentée par cette tâche et de l’impossibilité d’être secondé. 

De fait, le recul de l’âge des retraites entraînerait un dommage collatéral sur nos associations., dans la mesure où un âge pivot de 64 ans et un départ à taux plein à 67 ou 69 ans créerait un déficit sur la demande associative de dirigeants investis et pouvant s’y consacrer. Cette influence politique des seniors n’est pourtant rien à côté du poids économique qu’ils représentent, et ce dans tous les secteurs. 

L’influence des seniors dans l’économie 

Le poids des seniors dans l’économie passe d’abord par la consommation : les plus de 50 ans étaient ainsi en 2015 responsables de près de 52% des dépenses de consommation en France. Cette proportion est amenée à augmenter sensiblement avec le vieillissement de la population. 

Cela passe ensuite par l’opportunité que constitue le vieillissement de la population pour la croissance française : promouvoir la santé des personnes âgées est un enjeu économique puisque l’amélioration de l’espérance de vie sans incapacité augmente le potentiel de croissance à long terme d’un pays. 

 

Le développement d’entreprises autour de la  » Silver Economie «  donnera un avantage comparatif notable à la France dans les années à venir. Elle repose en outre sur un marché à fort potentiel estimé à 0,25 point de PIB par an, pour un poids global aujourd’hui de 93 milliards d’euros. Un des enjeux centraux de cette Silver Economie est bien entendu l’habitat. 

Les seniors et l’immobilier 

Près de 6 Français sur 10 sont propriétaires de leur résidence principale, cette résidence représente même pour le plus grand nombre la quasi-totalité de leur patrimoine. En raison du cycle de vie, les séniors détiennent plus de 60% du patrimoine immobilier. Avec la hausse des prix immobiliers ces dernières décennies, les séniors ont vu leur patrimoine croître. 

Toutefois, si le patrimoine des séniors est relativement important, il est bien souvent décorrélé de leur niveau de ressources. La problématique de la pérennité financière de nos systèmes de santé et de retraite pose à terme la question d’un déficit important ayant pour corollaire la diminution des pensions de retraites et partant une baisse du niveau de revenu disponible. 

Dans ces conditions, le patrimoine pourrait jouer un rôle déterminant dans le maintien du pouvoir d’achat. En effet, la plupart de ces patrimoines peuvent être qualifiés de patrimoine « dormant », couplé à la propension des français à épargner beaucoup avec un minimum de risque.

 L’économie gagnerait à voir ce patrimoine, du moins en partie, être transmis précocement aux héritiers. Car, ces derniers, actifs, en ont a priori davantage besoin (acquisition résidence principale, création d’entreprise, etc…). et contribuent à stimuler l’économie de manière plus importante. 

Dégager des ressources pour les séniors, stimuler l’activité économique, justifient le besoin de liquéfaction et/ou de transmission de ce patrimoine. Il existe aujourd’hui un produit qui permet de répondre en partie à cette problématique : le viager. 

Pourtant, le viager ne représente aujourd’hui que 5 000 à 6000 ventes chaque année. 

Un moyen encore donc trop largement méconnu et/ou utilisé qui permet pourtant de bénéficier de l’équivalent d’un loyer (la rente), sans rien changer à ses habitudes (le droit d’usage et d’habitation ou l’usufruit) et d’un capital immédiat important (le bouquet). Un moyen qui offre aussi des réponses tangibles au désir criant de 90% des seniors qui souhaitent rester chez eux jusqu’au bout et à la question du financement de la dépendance et de l’aménagement de l’habitat. 

Les professionnels de l’immobilier ou de la gestion de patrimoine, ainsi que les notaires devront, sans doute, pour le bien de leurs clients, travailler à la popularisation de cet outil qui se présente de plus en plus comme un véritable « produit retraite ». 

Un produit pourtant plébiscité par les investisseurs toujours plus nombreux à se tourner vers le viager pour sa rentabilité mais aussi et surtout pour les valeurs qu’il porte. Tout cela n’empêche toutefois pas la crainte de certains ménages français de se voir « déposséder » de leur patrimoine, le statut de propriétaire restant très ancrée dans la culture française. Il y a, là aussi, un travail important à faire par toutes les parties prenantes pour informer le grand public. Et mettre cette solution en avant, a fortiori alors que la pauvreté gagne du terrain. Notamment chez les seniors.

Le patrimoine, enjeu d’équité intergénérationnelle 

En effet, depuis le début des années 2000, la pauvreté augmente plus rapidement chez les seniors, le nombre de personnes de plus de 60 ans en situation de pauvreté est passée de 433 000 à 583 000 personnes. 

Le niveau médian des pensions est situé aujourd’hui à 1300 euros par mois. L’arrivée à l’âge de la retraite des générations affectées par le chômage est en outre susceptible d’engendrer des pensions encore plus faibles, entraînant ainsi une augmentation du nombre de personnes considérées comme « pauvres » chez les seniors. 

Par ailleurs, le système de retraite français se trouve sous tension avec une baisse constante du nombre d’actifs par retraité. Cette évolution entraînera à court et moyen terme une baisse du pourcentage du revenu perçu une fois à la retraite. 

Au vu du contexte, l’épargne des seniors devrait compenser la baisse relative du niveau des pensions de retraite pour leur permettre de maintenir leur niveau de vie, mais le postulat est clair, l’argent ne circulera pas. Sur l’ensemble des détenteurs d’un contrat d’assurance vie, 40% des 50-59 ans indiquent avoir souscrit leur contrat pour préparer ou compléter leur retraite, et pourtant, moins de 3% des détenteurs de ces contrats choisissent de transformer leur épargne. Pourtant un modèle de diffusion du patrimoine immobilier existe et permettrait sous forme de rente viagère de rétablir l’équilibre transgénérationnelle nécessaire à l’avenir. 

Les seniors constituent un segment très hétérogène du point de vue de leurs besoins mais également d’un point de vue économique. Ainsi, si un certain nombre de seniors sont touchés par un phénomène de paupérisation, de nombreux autres bénéficient d’une capacité d’épargne très élevée. ...

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