C’est sur la rive gauche de la Dordogne, qui coule au bas de leur jardin, et à un jet de bouchon de la cité Bordelaise, qu’habitent Mr et Mme T. C’est au bord de cet estuaire de la Gironde qu’ils ont décidé de s’installer au début des années 90. La maison est extraordinaire et quand ils l’ont investi et retapée entièrement, ils ont tout gardé de son charme du milieu du XIXè siècle, et ses éléments d’époque, dont une marquise de rêve… La bâtisse, avec son magnifique terrain de près de 800 m2 a peu à envier au somptueux château médiéval de Vayres, et à son jardin. On comprend aisément qu’ils aient eu envie d’amarrer (au sens propre) dans cet endroit après avoir revendu leur viager (eh oui!). 

Simplifier la succession  

Couple reconstitué, Mr et Mme T. n’avaient tout simplement pas envie de s’embêter avec des problèmes de successions : « On a des enfants chacun de notre côté, ça aurait été compliqué pour la succession et puis on ne s’entend pas bien avec certains d’entre eux. De toute façon, ils ont tous de bonnes situations ». Mais il ne s’agit pas de déshéritage pour autant puisque  « nos autres enfants, avec qui nous avons encore de bons rapports, nous ont encouragé à le faire ». C’est comme cela qu’ils se sont tournés vers le viager. 

Madame avait déjà acheté (mais pas encore vendu) en viager dans les années 60 / 70 et en avait gardé un bon souvenir.  Ce devait être une bonne affaire en effet puisqu’ensemble, sept ou huit ans plus tard, ils l’ont revendu pour pouvoir s’acheter cette belle maison, les pieds dans la Dordogne, et à seulement 25 km de Bordeaux. Maison dans laquelle ils ont tout refait eux-même «  la marquise et le patio surtout, c’était pas facile », et puis heureux hasard « le quartier a pris de la valeur »…

Une vie d’artisan 

Inimaginable de partir alors : « trop de transpiration laissée ici ». De toute façon, « mon épouse ne voulait pas quitter la maison »  raconte monsieur T., artisan toute sa vie. « J’ai travaillé de 14 à 60 ans », alors une fois à la retraite, on n’avait « pas beaucoup de sous » . Et « ce n’est pas la pension de 30€ mensuels d’ancien combattant que je reçois qui me permettait de bien vivre … »   

Décision a donc été prise par le couple de vendre en viager parce que d’abord et avant tout « ça tranquillise », on n’est « pas obligé de se dire on va faire attention à tout, surtout après les galères qu’on a connu pour payer les études des enfants ». Pour Mr et Mme T., « la rente viagère permet de payer les charges, de se chauffer » et aussi de se faire « de petits plaisirs : se racheter une voiture, par exemple »…

En route pour les J.O 

« Et puis ça nous permet de gâter un peu nos petits-enfants ». Il faut dire que les époux T. ont une petite célébrité dans la famille. Un de leurs petit-fils, déjà 3ème du championnat du monde U22, des championnats d’Europe, et numéro 1 français, prépare en effet les JO de Paris 2024. À 20 ans, comme sa discipline est relativement confidentielle, et qu’il n’a pas beaucoup d’argent, « on l’aide un petit peu ».

« On s’entend bien , il vient régulièrement nous voir, ses parents habitent à Bordeaux ». « Avec son frère, ils sont même venus le 11 novembre dernier pour la cérémonie des anciens combattants car je suis médaillé de guerre » conclut monsieur T. Gageons que leur présence lui aura fait aussi plaisir que sa médaille. La transmission toujours…