Thierry*, 46 ans, est expatrié à Singapour depuis une quinzaine d’années, et c’est par l’entremise de Bruno, notre directeur juridique, qu’il a accepté de répondre à mes questions et de me livrer, sans retenue mais avec enthousiasme, sa vision du viager et son expérience. Il a fait l’acquisition d’un viager occupé et d’une nue-propriété dans la région de Perpignan, de deux biens qui appartenaient à la même propriétaire.

Quasiment de la même famille 

Au début de notre conversation, Thierry m’indique qu’il était justement en train de parler de nous encore le matin-même en remplissant sa feuille d’impôt avec des amis expats, il se réjouissait d’avoir fait le choix du viager car cela n’alourdissait pas ses taxes.

« C’est vraiment une association bénéfique pour les deux parties » me dit-il d’emblée. « Ça n’est pas simplement une transaction financière ». Et ajoute que ce n’est pas un hasard s’il a acquis deux biens auprès de la même propriétaire, il s’agit bien d’une rencontre avec cette dame, qu’il appelle par son prénom et qu’il a au téléphone au moins une fois par mois. « Et chaque fois que je passe en France, je passe la voir, on prend un café ou on déjeune, avec mes enfants parfois », « elle est devenue un membre du cercle, quasiment de la famille ».

Une dame pour qui il a de l’affection, comme pour la région grâce à laquelle il a fait sa connaissance.

Tout a commencé parce que Thierry voulait acquérir un bien en viager dans un secteur bien particulier des Pyrénées-Orientales, entre les contreforts des Corbières et Perpignan. Une région qu’il a connue dans son enfance et où il se voit « éventuellement y vivre plus tard ».

Contrairement à beaucoup d’idées reçues qui voudraient que les investisseurs en viager se moquent d’où et à qui ils achètent, nombreux sont ceux qui font des choix de cœur et se projettent dans le futur dans la maison qu’ils viennent d’acquérir. Thierry m’a ainsi expliqué qu’il avait vu d’autres viagers, « des endroits rentables mais où je n’ai pas du tout envie de m’installer ». « J’ai besoin d’un ancrage (…) dans une région de cœur » et a fortiori en habitant à l’étranger et si loin de la France. C’est une des raisons pour lesquelles de plus en plus d’expatriés font le choix du viager, « j’ai beaucoup d’amis ici qui ont eu la même démarche que moi ». Thierry les y encourage car il confesse n’avoir rencontré « aucune difficulté » pour trouver la maison de ses rêves, « à part peut-être avec les notaires »…

« Que l’endroit vive »

Pour trouver cette première maison, dans ce coin qu’il adore, Thierry a été accompagné tout du long. Il a fait appel à Florence Poublanc, une consultante en valorisation patrimoniale qui connaît la région comme sa poche. Il lui a expliqué son projet, son budget, ses attentes. « Toutes les visites se faisaient par WhatsApp » explique-t-il et « ça marchait très bien », surtout « grâce à la confiance que j’avais avec Florence » souligne Thierry. « Bruno m’a beaucoup rassuré aussi pendant tout le processus de la vente, c’est même lui qui m’a trouvé un notaire, car les trois que j’avais trouvé ne voulaient pas s’occuper de la vente ».

Grâce à Florence et Bruno, Thierry a donc pu rencontrer Louise* et commencer une nouvelle histoire, « une vraie histoire humaine ». Pour lui bien sûr, la maison qu’il cherchait, au prix et aux conditions qu’il souhaitait, et pour Louise qui, sans enfants et avec des problèmes d’argent, cherchait une solution avantageuse.

Tout le monde y trouve son compte. Sans angélisme mais sans mauvaises pensées non plus. « Elle a 82 ans et elle en fait 55 ou 60. Il y en a beaucoup que ça ferait bondir mais moi ça m’arrange, je veux que l’endroit vive et qu’il soit entretenu le plus longtemps possible ». Et c’est bien cela la grande différence entre le locatif et le viager m’explique Thierry. Un appartement en location « disparaît » immédiatement une fois acheté et «  ça dépérit ». Avec le viager ou la nue-propriété, le bien reste vivant donc et il est bichonné par celui ou celle qui y a vécu toute sa vie, qui y tient et qui y est bien.

Thierry et Louise se sont si bien entendus qu’ils ont fait affaire une seconde fois. Après sa résidence principale en viager occupé, Louise lui a vendu sa résidence secondaire en nue-propriété. Un bon moyen pour Thierry d’équilibrer ses placements, minorer ses taxes, et pour Louise de dégager un beau capital et continuer à jouir de sa résidence secondaire comme bon lui semble.

C’est aussi ce qu’aime Thierry dans le viager, c’est qu’il y a « beaucoup d’options » qui permettent aux deux parties de trouver la meilleure solution en fonction de leurs projets.

« Passage de relais »

Et ce que Thierry aime encore davantage, c’est « la transmission ». Il rêve de voir un jour des « viagers commerciaux » où le vendeur, en même temps qu’il vendrait et habiterait sa maison, transmettrait son savoir-faire (de boulanger, de cuisinier, de maréchal-ferrant…) à l’acquéreur. Thierry qui a beaucoup voyagé, connu plusieurs métiers, insiste sur cette notion de « passage de relais », et se voit bien revenir en France dans quelques années pour « reprendre une affaire ».

En attendant, cet ancien de l’humanitaire « prépare » sa retraite en diversifiant un peu ses investissements. Il confie avoir un peu de cryptomonnaie (« parce que j’y crois et que je ne suis pas fan des banques »), un appartement à Paris qu’il a mis en location et la gestion d’une société en France qui œuvre pour lutter contre la faim dans le monde.

Être expat, explique-t-il, lui permet de mieux gagner sa vie qu’en France et de disposer d’un peu d’argent de côté pour financer un bouquet (capital de départ ou sec). D’autant qu’il est quasiment impossible d’acheter un bien à Singapour. Ses placements en viager, et la haute estime qu’il lui porte, font des émules et Thierry raconte avoir convaincu plusieurs copains expatriés d’investir comme lui dans ce type de placement. « J’ai même converti ma sœur » conclut-t-il.

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*les prénoms ont été modifiés

Auteur: Raphaël PINTART