Un viager sur le chemin de Compostelle
Mr et Mme MACAGNE sont loin de l’image d’Epinal, largement fausse d’ailleurs, des retraités tranquilles se reposant d’une dure vie de labeur. La première fois que je prends contact avec eux, je m’entends d’ailleurs dire « désolé ce n’est vraiment pas le moment, on part en croisière en Croatie pour 15 jours et puis mon mari a pleins de chantiers à finir ». C’est donc un jeune couple (ils ne sont mariés que depuis 7 ans) de 74 et 78 ans décidément bien énergique que je décide de rappeler plus tard.
Je sais juste à ce stade qu’ils ont récemment vendu leur grande maison en viager mixte. C’est à dire qu’un des 3 logements qui compose l’ensemble est un appartement vendu loué, que le couple habite l’appartement du milieu et que celui du bas est un gîte qu’ils mettent à disposition des pèlerins. Ce bel ensemble, entièrement retapé par Mr Macagne se situe en effet dans un village traversé par le chemin de Compostelle, non loin du lac du Salagou et de Saint Guilhem-le-désert.
Comme notre petit fils
Après avoir fixé un rendez-vous téléphonique en bonne et due forme, c’est à une conversation riche, animée et prolongée à laquelle j’aurai droit. Mais la première chose dont me parle Mme Macagne, ce n’est pas d’elle, de son mari ou de leur projet mais bien de l’acquéreur, Louis. Qu’elle considère tendrement comme son « petit fils ».
Terme que ne renie pas Louis avec qui je me suis entretenu longuement par WhatsApp. De retour dans son Éthiopie d’adoption après voir passé les fêtes de Noël en France, il m’explique rapidement et sans détour qu’il n’a plus de grand-parents et que Nathalie (Mme Macagne) est bien devenue une nouvelle grand-mère pour lui, et Bébert un grand-père ! Et s’ils ne se sont vu que deux ou trois fois, le charme a opéré. Ils ont déjà de nombreux « moments conviviaux » à leur actif et s’écrivent, se téléphonent, s’envoie des photos de leurs voyages respectifs régulièrement. Cet été, me raconte le jeune homme de 32 ans, « j’étais passé les voir avec mes parents et c’était tellement un bon moment que je suis revenu quelques semaines plus tard avec une amie italienne ». L’amie avait apporté de la charcuterie de son pays, les Macagne ont sorti quelques bonnes bouteilles de vin et la soirée, comme les jours qui suivirent, furent agréables et naturels, comme s’ils se connaissaient depuis toujours.
Un investissement qui a du sens
Or ils ne se sont rencontrés vraiment qu’un an auparavant. Louis vit depuis plus de deux ans en Afrique et en temps qu’expatrié, il explique avoir « peu de dépenses et un peu d’argent à investir ». Mais étant sous contrat local, il n’a pas accès au crédit. C’est comme cela qu’il est arrivé au viager. « Financièrement et fiscalement c’est intéressant », mais c’est surtout « un investissement qui a du sens ». « Si je ne prends pas en compte cette dimension humaine, je ne le fais pas » me dit-il directement. Et il ajoute qu’il est heureux d’avoir fait ce choix parce que « ce que je donne aux vendeurs, je ne le donne pas aux banques ». Et puis il y a « cette relation de confiance qui s’est installée tout de suite » , poursuit-il. Avec les époux Macagne, mais aussi avec la consultante de Senior Consulting Group Florence Poublanc qui lui a fait découvrir la maison en photos et en vidéos… Et comme pour ceux qui l’habitent, il a eu un « coup de coeur ». « Je voulais acheter dans le sud, au soleil, je connaissais la région où j’allais pendant mon enfance, et puis le chemin de Saint Jacques que j’avais déjà fait.. » Le fait que la maison se trouve dans un village étape était une belle coïncidence, « tout comme le fait que l’on soit nés le même jour Mme Macagne et moi… ». Un ami de la région est allé visiter la maison à son tour, lui a assuré qu’il pouvait y aller les yeux fermés et Louis a signé. Et ce n’est que plusieurs mois plus tard qu’il s’y est rendu pour la première fois. Pour une belle soirée de fête, qui en annonçait bien d’autres.
Jet-set et jet-lag
Car avec Louis, comme avec tous leurs proches, Mr et Mme Macagne prennent la chose au sérieux, et savent recevoir. Quand ils sont chez eux !.. Puisque le couple confesse être de sortie « quasiment » tous les soirs, à des « concerts », des fêtes qu’ils organisent ou des diners entre amis. Monsieur, « Bébert » pour les intimes dit se garder un soir par semaine à la maison pour… « préparer les mojitos » !.. Un rythme de fêtes qu’ils ont conservé de leur passé « jet-set » à Saint Tropez où ils ont vécu de nombreuses années et où ils se sont rencontrés entre deux soirées « blanches » chez Eddy Barclay. Vinrent ensuite les concerts qu’ils ont monté pour leurs amis Les Forbans, Jean-Pierre François, Herbert Léonard ou encore Gilbert Montagné. Un monde de paillettes qu’ils troquaient pour les flocons l’hiver à Courchevel où Bébert meublait des hôtels de luxe ou encore en Espagne, quand l’un de ses chantiers l’y conduit. Un jour, c’est en décidant de se lancer dans un commerce de matériaux anciens qu’ils atterrissent dans l’Hérault. Où ils sont très heureux mais peu argentés alors que la retraite sonne.
Viager pour vivre jeunes
Leurs pensions ne sont guère élevées, madame ayant été d’abord monitrice puis restauratrice et monsieur ébéniste de formation. Le viager leur a permis alors d’avoir « des sous pour voyager comme on le souhaite » tout en restant « très actifs, mon mari continue à travailler sur pleins de chantiers ». Madame, de son côté, continue de s’occuper de son gîte et du gîte municipal qui accueille lui aussi de nombreux pèlerins toute l’année. Le viager est apparu très vite comme la meilleure solution pour leur permettre de suivre leur train de vie effréné tout en restant dans cette maison à laquelle ils tiennent tant et où ils ont mis tant d’eux-mêmes. Ce fut d’autant plus facile car tout cela s’est fait avec les encouragements de leurs enfants. C’est même la fille de madame qui l’a encouragé à se lancer dans l’aventure puisque sa voisine avait elle-même vendu en viager peu de temps auparavant, avec Senior Consulting Group, et en était très heureuse. Cette vente leur a permis d’aller même au-delà de leurs espérances puisqu’ils y ont gagné « un petit fils » qu’ils attendent avec impatience l’été prochain. De son côté, Louis a entretemps eu un deuxième coup de coeur et fait l’acquisition d’un autre bien en viager, à Narbonne.